Interview d’Elisabeth Breton par l’Agence des Médecines complémentaires et alternatives
A propos
Toutes les Médecines complémentaires et alternatives (MCA) ne bénéficient pas d’une reconnaissance ou d’un statut réglementé en France. Cependant, les formations et les certifications peuvent être reconnues. Il n’est donc pas toujours simple de s’y retrouver. Qu’en est-il pour la réflexologie ? Élisabeth Breton, relaxologue-réflexologue et directrice d’un centre de formation sur la prévention et la gestion du stress, apporte son éclaircissement.
De quelle reconnaissance jouit aujourd’hui la formation et la certification en réflexologie en France ?
Il n’existe pas de diplôme d’État. De plus, les titres du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) sont aujourd’hui limités. J’ai œuvré, au travers de l’existence de mon centre de formation, pour une reconnaissance RNCP de réflexologue. En 2015, mon centre de formation a été le premier à être référencé RNCP de niveau 6, c’est-à-dire Bac+3, pour la certification professionnelle reconnue de réflexologue. Pour y parvenir, j’ai travaillé sur le référentiel métier et collaboré ces dernières années avec l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep).
En 2017/2018, les certificats de trois autres écoles ont également été reconnus au RNCP. Mais à ce jour, nous n’avons pas obtenu les renouvellements. Il n’existe plus que deux écoles – différentes des quatre autres – bénéficiant d’une reconnaissance RNCP, de niveau 5, soit Bac+2, et ce, jusqu’en 2023.
Comment s’explique cette situation ?
En 2019, France Compétences a pris la main sur la formation en tant qu’autorité nationale de financement et de régulation de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Cette structure ne souhaite plus délivrer des titres RNCP aux pratiques non réglementées par la loi. C’est l’une des raisons pour laquelle les anciens titres n’ont pas été renouvelés et que les deux écoles restantes n’ont qu’une reconnaissance provisoire de niveau 5. Pour les praticiens certifiés RNCP, la valeur de leur titre ne change en rien. Il s’agit d’une certification professionnelle reconnue par l’État, leur titre est donc également reconnu comme une compétence et une aptitude.
Quelle solution s’offre à vous ?
Nous devons devenir une profession réglementée. La mobilisation est en œuvre au sein de la Chambre nationale des professions libérales (CNPL), regroupant les syndicats de métiers réglementés et non réglementés. Dans le secteur « cadre de vie », la CNPL mobilise et réunit les syndicats représentant les métiers non réglementés comme la réflexologie, la kinésiologie ou encore le shiatsu. Une dizaine de syndicats, représentant ces pratiques, œuvrent à la création d’une nouvelle branche professionnelle dédiée aux métiers du bien-être. Le CNPL doit ainsi soumettre au ministre du Travail, un projet de création de cette nouvelle branche professionnelle pour ces métiers et pratiques. Cette démarche est une bonne initiative, car la création de cette nouvelle branche nous permettrait de ne plus être isolés et d’obtenir une reconnaissance de l’existence de nos métiers. Nous ne sommes pas que des compétences.